27 février 2017
1
27
/02
/février
/2017
20:36
Par Jean Dionis de Séjour, secrétaire général
Soyons sincères. J’ai mal vécu le ralliement de François Bayrou à Emmanuel Macron annoncé cette semaine. Ou plutôt, je l’ai vécu comme une mauvaise fracture personnelle qui s’ouvrait à nouveau douloureusement.
J’ai passé 15 ans de ma vie militante (de 1992 à 2007) avec François Bayrou, comme patron politique au Centre que celui-ci ait pour nom, le CDS, puis Force démocrate et enfin l’UDF. Ce fut pour moi une belle période d’engagement qui a connu son apogée avec la campagne présidentielle de François Bayrou de 2007 où celui-ci réalisa le score tout à fait exceptionnel pour les Centristes de 18,5%.
Au cours de cette période, je deviens parlementaire en 2002 et au sein du groupe UDF de l’Assemblée nationale, je vis le bonheur d’un Centre constructif, mais offensif. Période forte où Bayrou nous appelait "ses bédouins", référence au désert que nous traversions ensemble.
J’ai gardé de cette période une amitié forte et durable à François Bayrou dont je m’honore. Je respecte son courage et admire sa culture générale.
Mais au 2ème tour de l’élection présidentielle de 2007, première fracture : François Bayrou annonce qu’ "à titre personnel, il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy". La quasi-totalité des parlementaires UDF, sous l’impulsion d’Hervé Morin, soutient Nicolas Sarkozy. L’UDF se brise en deux : le Modem avec François Bayrou, le Nouveau Centre avec Hervé Morin.
En 2012, la fracture s’approfondit : François Bayrou soutient François Hollande, le reste de la galaxie centriste – et moi comme tous les autres – soutient Nicolas Sarkozy.
Qui a eu raison ? Qui a eu tort ?
Modestement, nous, les Centristes, affirmons que le bilan du plus mauvais Président qu'ait connu la Vème République – je nomme François Hollande – plaide pour la justesse de nos choix en 2007 et 2012.
Il n'empêche. Cette fracture durable a condamné le Centre à l’émiettement et donc à devenir marginal en terme de poids politique sur la scène nationale.
J’espérais donc ardemment que l’élection présidentielle de 2017 serait le moment de la réconciliation centriste et de son retour sur le premier plan de la scène politique nationale. Et pour tout dire, c’était le sens profond de mon soutien à Alain Juppé qui a mis sur le table une offre politique particulièrement intéressante avec le rejet frontal du Front National, et donc comme il se refusait à courir derrière le FN, alors il plaidait pour une large alliance rassemblant droite républicaine et tout le centre, Bayrou inclus – permettant ainsi au fils prodigue de rentrer sous le toit familial et à la famille centriste de se retrouver (enfin !) .
Mais, entre temps, sous la pression électorale du FN, les primaires deviennent incontournables. Elles polarisent chaque camp sur leurs "noyaux durs". Alain Juppé est battu.
Exit "la Belle Alliance" et fin de cet énorme gâchis, la semaine dernière, avec la décision de François Bayrou.
J’ai passé 15 ans de ma vie militante (de 1992 à 2007) avec François Bayrou, comme patron politique au Centre que celui-ci ait pour nom, le CDS, puis Force démocrate et enfin l’UDF. Ce fut pour moi une belle période d’engagement qui a connu son apogée avec la campagne présidentielle de François Bayrou de 2007 où celui-ci réalisa le score tout à fait exceptionnel pour les Centristes de 18,5%.
Au cours de cette période, je deviens parlementaire en 2002 et au sein du groupe UDF de l’Assemblée nationale, je vis le bonheur d’un Centre constructif, mais offensif. Période forte où Bayrou nous appelait "ses bédouins", référence au désert que nous traversions ensemble.
J’ai gardé de cette période une amitié forte et durable à François Bayrou dont je m’honore. Je respecte son courage et admire sa culture générale.
Mais au 2ème tour de l’élection présidentielle de 2007, première fracture : François Bayrou annonce qu’ "à titre personnel, il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy". La quasi-totalité des parlementaires UDF, sous l’impulsion d’Hervé Morin, soutient Nicolas Sarkozy. L’UDF se brise en deux : le Modem avec François Bayrou, le Nouveau Centre avec Hervé Morin.
En 2012, la fracture s’approfondit : François Bayrou soutient François Hollande, le reste de la galaxie centriste – et moi comme tous les autres – soutient Nicolas Sarkozy.
Qui a eu raison ? Qui a eu tort ?
Modestement, nous, les Centristes, affirmons que le bilan du plus mauvais Président qu'ait connu la Vème République – je nomme François Hollande – plaide pour la justesse de nos choix en 2007 et 2012.
Il n'empêche. Cette fracture durable a condamné le Centre à l’émiettement et donc à devenir marginal en terme de poids politique sur la scène nationale.
J’espérais donc ardemment que l’élection présidentielle de 2017 serait le moment de la réconciliation centriste et de son retour sur le premier plan de la scène politique nationale. Et pour tout dire, c’était le sens profond de mon soutien à Alain Juppé qui a mis sur le table une offre politique particulièrement intéressante avec le rejet frontal du Front National, et donc comme il se refusait à courir derrière le FN, alors il plaidait pour une large alliance rassemblant droite républicaine et tout le centre, Bayrou inclus – permettant ainsi au fils prodigue de rentrer sous le toit familial et à la famille centriste de se retrouver (enfin !) .
Mais, entre temps, sous la pression électorale du FN, les primaires deviennent incontournables. Elles polarisent chaque camp sur leurs "noyaux durs". Alain Juppé est battu.
Exit "la Belle Alliance" et fin de cet énorme gâchis, la semaine dernière, avec la décision de François Bayrou.
|