JUSTICE La maire de Lille avait évoqué le « détail de la Shoah » pour répondre aux attaques d’un élu du Front national, lors d’un conseil municipal…
La mise en examen a été confirmée. La maire (PS) de Lille, Martine Aubry, devra sans doute se défendre devant le tribunal correctionnel dans une affaire de diffamation qui l’oppose à un élu (FN) de l’opposition, Eric Dillies, selon La Voix du Nord.
« Lapidaire et imprécise »
Son avocat, Jean-Yves Moyard, avait demandé l’annulation de la procédure, estimant que la plainte était « lapidaire et imprécise ». La chambre de l’instruction de Douai en a décidé autrement, rejetant la requête, au début du mois d’avril.
Les faits ayant entraîné les poursuites visant Martine Aubry datent du mois d’août 2016. Elles concernent des propos tenus lors d’un conseil municipal, le 2 octobre 2015. A l’époque, le conseiller municipal Eric Dillies avait dénoncé, à propos d’un débat sur la pollution, le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qu’il accusait d’exercer « une véritable tutelle religieuse sur les esprits ».
« C’est comme le détail de la Shoah »
La maire de Lille avait rétorqué : « C’est comme le détail de la Shoah, vous ne croyez pas à une évidence », précisant un peu plus tard pour répondre aux relances de son adversaire: « C’est quand même votre président d’honneur qui a dit ça, je n’y peux rien ».
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La scène avait été enregistrée et quelques mois plus tard, Eric Dillies déposait plainte pour diffamation. Selon lui, il a « été clairement accusé de commettre le délit dit de négationnisme ».