Dominique Reynié est originaire de Rodez, professeur à Sciences po Paris et consultant politique pour des émissions de télé (C dans l’air, sur France 5) et de radio (sur France culture). Il a été désigné, samedi, par un collège de 40 grands électeurs régionaux, comme tête de liste UMP/UDI pour les élections régionales Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. Mais sur cette terre d’un rose écarlate, ce choix fait tousser, y compris dans les rangs de la droite. Jean-Pierre Grand (UMP), sénateur et maire de Castelnau-le-Lez, deuxième plus grande ville de la métropole de Montpellier (16.664 habitants), est remonté.
Pourquoi une telle colère après la désignation de Dominique Reynié?
Quand on organise une consultation, on ne truande pas. François Commeinhes (maire UMP de Sète) et Jean-Luc Moudenc (maire UMP de Toulouse) étaient les coordinateurs de ce qui était censé être une élection. A ce titre, ils devaient rester impartiaux. Or, François Commeinhes a fait de bout en bout la campagne de Dominique Reynié.
C’est le profil de Dominique Reynié qui vous gêne?
Monsieur François Commeinhes est sénateur, donc élu par des maires et des élus locaux. Quand on les respecte, on ne va pas chercher un commentateur politique pour parler de sa région à la place des élus. C’est une erreur politique et du mépris. Un commentateur de la vie politique a une vision universitaire, il n’a pas une vision du terrain.
Vous pensez qu’il n’est pas l’homme de la situation?
Aller chercher quelqu’un de Sciences po à Paris, c’est très avilissant pour les élus de notre région. C’est également méprisant pour les électeurs du Languedoc-Roussillon et du Midi-Pyrénées auxquels on explique que leurs élus sont de grands guignols. Tout ceci est insupportable.
Vous pensez que cette liste UMP/UDI sera sanctionnée par les électeurs?
Ca va être un massacre. Je ne peux cautionner cela. Monsieur Reynié nous a raconté la vie mais n’apporte aucune solution aux problèmes de la région. Les «il faut que… Il faut que…», on en a assez.
Que proposez-vous?
Je ne demanderai pas à l’UMP de modifier les choses, car c’est perdu d’avance. Laissons cette liste avec ce Parisien. Nous devons présenter devant les électeurs une liste de large union républicaine, portée par une personnalité incontestable, qui rassemblera la droite modérée, le centre, la gauche modérée, excluant les extrême, et qui laissera le PS et l’UMP à leur petite tambouille.
Seriez-vous prêt à rallier une liste menée par Philippe Saurel (DVG)?
On n’en est pas là. J’ai occupé tous les mandats locaux: député, conseiller général et régional, maire depuis de longues années. Je suis aujourd’hui sénateur. Aussi, je peux m’exprimer librement, car je n’ai rien à demander. Je me ferai un point d’honneur à soutenir une liste qui préservera les intérêts de notre métropole et du Languedoc-Roussillon. Il ne peut y avoir de déséquilibre avec Midi-Pyrénées au détriment du Languedoc-Roussillon.