PRÉSIDENTIELLE 2017 - Alors qu'il avait promis de dévoiler le nom des ministres les plus importants de son gouvernement bien avant le premier tour, le candidat Les Républicains a "changé d'avis sur ce sujet (...) en raison de la crise que l'on vient de traverser."
Grand vainqueur de la primaire de la droite et du centre en novembre dernier, François Fillon avait promis de désigner les principaux ministres appelés à conduire les réformes avant l'élection présidentielle. Lundi 13 mars, l'ex-Premier ministre, empêtré dans l'affaire des emplois présumés fictifs de ses proches, a annoncé qu'il ne le ferait finalement pas.
Lâché par un certain nombre de membres de sa famille politique, le candidat Les Républicains a revu sa copie depuis les premières révélations du Canard Enchaîné sur le poste d'assistante parlementaire de son épouse Penelope. Interrogé sur le nom de son possible ministre de l'Économie au micro d'Europe 1, François Fillon a affirmé avoir "changé d'avis sur ce sujet (...), en raison de la crise que l'on vient de traverser". "Ça fait un mois que je suis attaqué de tous les côtés. Ça a conduit à des tensions au sein de ma propre famille politique", s'est-il justifié.
"Il me reste six semaines avant le premier tour. Je vais les consacrer au rassemblement de ma famille politique, et à la défense du programme", a-t-il expliqué. "Hélas, parce que j'aurais voulu le faire, j'ai renoncé à cette solution (d'annoncer le nom de ses possibles ministres)".
"Ce ne sont pas les candidats qui manquent"
Malgré les défections après l'annonce de sa possible mise en examen et son refus de renoncer, François Fillon a assuré que "la plupart d'entre eux reviennent." À l'entendre, "ce ne sont pas les candidats qui manquent pour être ministres."
Le député de Paris a par ailleurs livré quelques pistes sur un futur gouvernement lundi matin dans Les Échos. Livrant des idées pour relancer l'économie française, il a annoncé qu'il nommera "15 ministres qui auront de larges prérogatives".
"Les ministres qui n'atteindront pas leurs objectifs ne resteront pas"
"Les ministres auront des objectifs précis à remplir, avec des échéances à respecter. Leur action fera l'objet d'un suivi qui sera publié. Les ministres qui n'atteindront pas leurs objectifs ne resteront pas au gouvernement", a-t-il expliqué par la suite lors d'une conférence de presse de présentation de son projet.
"L'État n'est pas une entreprise mais il n'est pas interdit de s'inspirer des techniques managériales qui ont fait la preuve de leur efficacité dans le monde entier", a poursuivi l'ancien Premier ministre.
En plus des 15 ministres, "choisis sur un critère exclusif : celui de la compétence", le gouvernement sera constitué de secrétaires d'État, collaborateurs des ministres et sans attribution particulière. "Les effectifs des cabinets seront limités à dix personnes. Les ministres signeront un code de conduite des membres du gouvernement. Ce code garantira notamment la collégialité et la solidarité gouvernementale, la prévention des conflits d'intérêt et la bonne utilisation des moyens publics", a-t-il détaillé.
"Nous engagerons aussi, dans le respect de la séparation des pouvoirs, un processus associant étroitement les parlementaires, en vue de la modernisation de leur statut et de celui de leurs collaborateurs", a-t-il également annoncé.