Edouard Philippe à Matignon, le 115 mai 2017.
Edouard Philippe à Matignon, le 115 mai 2017. - Joel SAGET / AFP
 

Après la nomination d’Edouard Philippe, le jeu des pronostics continue ce mardi. Le nouveau Premier ministre de droite d’Emmanuel Macron, qui doit être reçu dans la matinée à l’Elysée, doit en effet peaufiner, en suivant « les orientations claires » du président, son gouvernement, dont la composition devrait être annoncée « en fin de journée ».

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Le mystère plane encore sur la teneur de cet exécutif dont le très récent locataire de Matignon a rappelé le cahier des charges, lundi soir sur TF1, à l’image de la majorité voulue par le président : « des gens issus de la droite comme je le suis, des gens issus de la gauche, comme [Emmanuel Macron] peut l’être, des gens qui viennent de la société civile pour essayer de faire avancer le pays ». 20 Minutes fait le point sur les noms qui circulent.

 

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A droite

Le nom de Bruno Le Maire, ex-candidat à la primaire à droite qui s’est plusieurs fois dit « prêt à travailler avec le président de la République » revient avec insistance. Cet ex-ministre sous Sarkozy et candidat dans l’Eure, une circonscription où La République en marche ne présente d’ailleurs aucun candidat, se verrait bien, dit-on, aux Affaires étrangères ou à la Défense. Lundi, il s’est empressé de tweeter ses « félicitations » à Edouard Philippe :

Egalement cité comme potentiel « ministrable », le député de Seine-et-Marne Franck Riester, proche de Bruno Le Maire et signataire d’un appel à « répondre à la main tendue » par Macron. D’autres personnalités de droite qui ont signé cet appel pourraient aussi entrer au gouvernement, comme le conseiller régional d’Ile-de-France Pierre-Yves Bournazel ou le député de la Marne Benoist Apparu.

Plusieurs anciens ministres qui ont mis leur nom au bas de cet appel pourraient également hériter d’un maroquin, comme Jean-Pierre Raffarin, pressenti aux Affaires étrangères selon le Figaro, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui lorgnerait sur la Défense, ou Jean-Louis Borloo, qui pourrait faire son retour au ministère de l’Ecologie.

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Au centre

Au centre, c’est bien sûr le nom de François Bayrou qui revient dans les pronostics. Le président du MoDem, qui avait rallié avec éclat le candidat Macron en février dernier, pourrait se voir proposer le ministère de la Justice, ou celui des Affaires étrangères. La numéro 2 du parti centriste Marielle de Sarnez pourrait aussi entrer au gouvernement. Tout comme l’eurodéputée Sylvie Goulard, fort soutien de Macron et un temps pressentie pour Matignon, qui pourrait hériter des Affaires européennes. Anne-Marie Idrac, ancienne présidente de la RATP et de la SNCF et ex-secrétaire d’Etat au Commerce extérieur sous le gouvernement Fillon, pourrait aussi se voir proposer un portefeuille.

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A gauche

A gauche, Gérard Collomb, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, est parmi les ministrables les plus en vue, avec une option sur l’Intérieur. Tout comme Richard Ferrand, secrétaire général de la République en marche et homme de confiance du président. A moins que ce ne soit Jean-Yves Le Drian, mais le ministre de la Défense sortant pourrait bien conserver son poste. Le porte-parole d’En Marche ! Benjamin Griveaux ou le député PS Christophe Castaner pourrait aussi se voir proposer un poste dans le gouvernement.

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Dans la société civile

Chère à Emmanuel Macron, la « société civile » devrait également représenter une partie conséquente du gouvernement. Le nom de Pierre Nanterme, patron d’Accenture, circule ainsi pour l’Economie, et ceux des économistes Jean Pisani-Ferry, Philippe Martin ou Marc Ferracci, têtes pensantes du programme économique de Macron, pour le Budget.

L’ancienne secrétaire générale de la CFDT Nicole Notat pourrait être propulsée à la tête d’un « gros ministère du Travail », croit savoir le Figaro. Nicolas Hulot, qui a parlé plusieurs fois avec Macron ces derniers jours selon le Parisien, serait le candidat de cœur du chef de l’Etat pour diriger un « ministère de la transition écologique ». Habitué à refuser ministères et candidatures diverses, l’ex-présentateur de TF1 a décidé « cette fois-ci de franchir le pas », sous certaines conditions, selon un proche.

Audrey Azoulay, Erik Orsenna, le juge Halphen parmi les possibles ministres

A l’Agriculture, ce sont Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Audrey Bourolleau, référente agricole de Macron, qui tiendraient la corde, d’après le Figaro. Mounir Mahjoubi, directeur de la campagne numérique d’Emmanuel Macron, pourrait prendre naturellement les rênes des Affaires numériques, tandis que le quotidien de droite évoque pour l’Education nationale les noms de l’ancienne présidente de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) Marion Guillou, ou du directeur de l’institut Montaigne Laurent Bigorgne.

Autre ministre sortante potentiellement reconduite, Audrey Azoulay resterait à la Culture, à moins qu’Erik Orsenna, qui avait appelé à voter Macron au second tour, ne prenne le maroquin. Le juge Eric Halphen, spécialiste des dossiers de corruption et candidat LREM dans le Calvados, serait lui en lice pour la Justice, selon BFMTV.

Emmanuel Macron pourrait également choisir de propulser de jeunes espoirs féminins du privé, comme Astrid Panosyan, passée par la direction d’Unibail-Rodamco, la spécialiste de la communication Axelle Tessandier, la productrice de cinéma Frédérique Dumas ou Amélie Castéra-Oudéa, cadre sup d’Axa, intéressée par les Sports.