Financer les retraites en travaillant moins : c'est possible ?
"On a pas le choix. Si on ne fait rien, le régime tombera dans le rouge dès l'année prochaine", martelait le président du Medef dans les colonnes du Figaro. Geoffroy Roux de Bézieux parle du régime de retraite que le gouvernement entend réformer. Il accuse d'ailleurs l'exécutif de mentir "par omission" à ce sujet : selon lui, il est essentiel de toucher à l'âge légal de cessation d'activité. Plus exactement, il faudrait l'indexer "mécaniquement" "sur l'évolution de l'espérance de vie", résume le journal.
Le patron des patrons n'est pas le seul à réclamer - ou au moins envisager - une hausse de l'âge légal de départ à la retraite. En vérité, c'est un sujet qui a longuement déchiré le gouvernement, rappelle le quotidien régional Le Dauphiné Libéré. Emmanuel Macron lui même en convient : les Françaises et les Français devront travailler plus. Il comptait le leur annoncer lors de son allocution télévisée, finalement repoussée en raison du dramatique incendie de Notre-Dame de Paris, indique BFMTV. Au centre et à droite, un consensus semble quasi établi sur le sujet. Toutefois, à gauche, certains continuent à penser qu'il existe des alternatives. C'est notamment le cas de Pierre Larrouturou, ancien conseiller régional d'Île-de-France, issu des rangs du PS, et aujourd'hui candidat Place Publique aux élections européennes.
Dans les pages du magazine Marianne, il l'assure : passer à la semaine de 4 jours permettrait de financer les retraites à même niveau de pension. Voire de les augmenter… Et pour cause ! Selon lui, une réduction du temps de travail entraînerait mécaniquement une augmentation du nombre de cotisants et donc de plus fortes entrées d'argent dans les caisses du régime des retraites.
"La meilleure façon d'équilibrer le système de retraite, ce n'est ni de reculer l'âge de départ à la retraite, ni d'augmenter la durée légale du travail, c'est de créer des emplois correctement pays pour cotiser", souligne d'ailleurs l'économiste, spécialisé sur la question.