Cécile Duflot accuse Hollande de «faire mal à notre démocratie»
POLEMIQUE Les dernières mesures annoncées par le gouvernement ne plaisent à l'écologiste...
Cécile Duflot à l'Elysée le 10 septembre 2015. - NICOLAS MESSYASZ/SIPA
Cécile Duflot n’y est pas allée de main morte au sujet de François Hollande. L’ancienne ministre écologiste a accusé vendredi le chef de l’Etat de « faire mal à la démocratie » par ses « coups de menton » au plan militaire et en proposant d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité.
« Les coups de menton, la communication, et d’aller sur le terrain des propositions de l’extrême droite pour répondre à cette situation (les attentats, NDLR), c’est faire mal à la démocratie, de la même manière que Daesh souhaite attaquer notre démocratie », a taclé Cécile Duflot sur Europe 1, très critique depuis son départ du gouvernement en avril 2014.
« ça discrédite ce qui a été la gauche pendant des années »,
« Quand le débat politique porte sur une dérive sécuritaire et une proposition, la déchéance de nationalité, qui est une proposition historique de l’extrême droite (…), nous avons un problème. On voit bien que la polarisation du débat politique est allée sur le terrain (de l’extrême droite) et je pense qu’au contraire de les faire régresser, nous l’avons vécu avec Nicolas Sarkozy durant son quinquennat, ça les fait progresser », a également déclaré la députée de Paris, qui a voté pour la prolongation de l'état d'urgence.
La déchéance de nationalité, « c’est d’abord totalement inefficace. Est-ce que vous croyez que des gens qui ont envie de se faire sauter, ça va les décourager de savoir qu’ils pourront perdre leur nationalité ? Deuxièmement, ça touche aux valeurs de ce qu’est notre pays » et « ça discrédite ce qui a été la gauche pendant des années », a argumenté Cécile Duflot.
Par ailleurs, « la manière dont est appliqué l’état d’urgence aujourd’hui, avec une forme de démesure et d’extensivité qui ne me paraît pas très efficace ». « Est-ce que les mesures permises par l’état d’urgence, notamment les assignations à résidence et les perquisitions administratives, sont utiles ? », s’est elle interrogée. « Si l’état d’urgence est un outil de communication, alors ça ne sert à rien ».