François Hollande, le 8 mars 2017 à Paris.
François Hollande, le 8 mars 2017 à Paris. - Etienne LAURENT / POOL / AFP
 

« À quarante-cinq jours du premier tour », François Hollande a fait part de son mécontentement devant son gouvernement au complet, exceptionnellement convoqué pour un conseil des ministres élargi mercredi, relate Le Monde.

Le chef de l’Etat a longuement épilogué sur une campagne « inédite » qui, « à quarante-cinq jours du premier tour », n’a « pas vraiment commencé ». « La qualité est assez basse, a-t-il jugé. Les Français ne s’y retrouvent pas pour l’instant. Ils pensent qu’on ne s’occupe pas de leurs vraies préoccupations. »

François Hollande avait déjà fait part lundi de son inquiétude quant à la menace d’une victoire de Marine Le Pen. Il a réitéré ses propos mercredi estimant que les « partis de gouvernement » se trouvaient dans une « situation difficile ». « Ils ne parviennent pas à trouver les bons arguments », a-t-il précisé. Selon Le Monde, il est aujourd’hui convaincu qu’il aurait pu gagner s’il n’avait pas renoncé à se présenter en décembre dernier.

Primaires et débats télévisés sous les feux des critiques du président

N’ayant apparemment plus la langue dans sa poche, deux mois avant de quitter l’Elysée, le chef de l’Etat a également critiqué les primaires qui « ne correspondent pas à la Ve République et à l’élection présidentielle ». « Elles affaiblissent les partis », a jugé le président pourtant lui-même désigné candidat au terme d’une primaire en 2011.

Selon Le Monde, en privé ces derniers jours, François Hollande a en outre sévèrement jugé les débats organisés entre les candidats par TF1 (le 20 mars) et France 2 (le 20 avril) : une idée « épouvantable » et « dangereuse » qui conduit à un « nivellement » entre les candidats, celui du FN compris.

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Alors que le candidat PS, Benoît Hamon, est victime de défections de son camp en faveur d’Emmanuel Macron, le chef de l’Etat a appelé son gouvernement à la « cohésion » et à continuer à « travailler pour les Français ». « La liberté d’expression doit être maîtrisée », a-t-il recommandé.
Des confidences acerbes qui rappellent au journal Le Monde celles de François Mitterrand. L’ancien président avait jugé la campagne de 1995 ennuyeuse, s’estimant être « le dernier des grands présidents ».