Benoît Hamon stagne sous la barre des 10 % d'intentions de vote, désormais largement devancé dans les sondages par Jean-Luc Mélenchon. À tel point que le candidat PS envisagerait de se retirer.
Le Figaro révèle mardi 10 avril un texto envoyé par le codirecteur de campagne du candidat PS, Mathieu Hanotin, à plusieurs parlementaires frondeurs. Il y est question d'un "retrait" de Benoît Hamon, décrit comme "un sacrifice de victoire" en faveur du candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Objectif : des "négociations" en vue des prochaines législatives. Sinon le "groupe PS serait entre 20 et 60 députés et celui de toute la gauche entre 30 et 100", selon ce mystérieux SMS dont le contenu est rapporté par Le Figaro.
"Mais enfin, je vous le jure ! Je n'ai jamais envoyé un truc pareil et j'ai les moyens de vous le prouver. Ce n'est pas du tout notre état d'esprit !", se défend Mathieu Hanotin, interrogé par le quotidien de droite. Le codirecteur de campagne de Benoît Hamon échafaude même une théorie pour Le Figaro. "S'il vient de l'équipe Mélenchon, c'est de bonne guerre. Ils jouent l'intox et poussent l'avantage. Mais si cela vient de chez nous...", tente Mathieu Hanotin. La phrase reste en suspens, alors que Benoît Hamon vit une campagne sous pression, entachée par les défections quotidiennes au sein de sa famille politique au profit d'Emmanuel Macron, un "poison permanent", a-t-il reconnu sur RTL.
Ces derniers jours, Benoît Hamon semble lui-même intérioriser sa défaite dès le premier tour. Samedi 8 avril, il confiait sa décision de voter pour Jean-Luc Mélenchon au second tour s'il n'était pas qualifié. Lundi matin sur RTL, Benoît Hamon ne se montrait pas plus combatif : "ce n'est pas une campagne facile (...) parce qu'il y a le bilan d'un quinquennat. Incontestablement, ça pèse. Qui ne voit pas que l'électorat de gauche est déçu ?". En ligne de mire, le chômage, la loi travail et la déchéance de nationalité.