Dans un entretien au Parisien, le patron des Républicains pour les législatives estime qu'il serait "incapable" de tenir la position de ses anciens alliés Édouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.
"A titre personnel, je ne peux pas faire campagne pour un projet que je combattais il y a quinze jours encore." Dans les colonnes du Parisien, François Baroin revient dimanche 28 mai sur le soutien du Premier ministre Édouard Philippe aux candidats d'En Marche dans la perspective des législatives. "Je serais incapable de faire campagne contre Edouard Philippe au Havre si d'aventure j'avais fait un choix comme le sien", confie au quotidien le chef de file de la campagne LR-UDI. "Il faut pouvoir le porter humainement", ajoute-t-il. L'ancien maire LR du Havre a quitté sa famille politique pour rejoindre Emmanuel Macron et fait désormais campagne pour les candidats de la République en marche. "Les candidats qui sont sur le terrain ne le vivent pas bien, et c'est normal".
Ni Gérald Darmanin ni Bruno Le Maire, également transfuges LR dans le nouveau gouvernement n'échappent aux critiques du maire de Troyes. "La difficulté, elle est pour ceux qui ont fait le choix à la fois de rallier En Marche ! et de faire campagne pour un projet qu'ils ont combattu hier et contre leurs amis", tance François Baroin. Selon lui, ses anciens camarades ne serviront à rien dans un gouvernement centalisé sur la personnne d'Emmanuel Macron et de ses collaborateurs. François Baroin dénonce une "ultracentralsiation". "Les ministres n'auront ni le temps ni les moyens d'être véritablement aux manettes", prédit-il.
"Un partage des responsabilités"
Il reste persuadé que son parti peu l'emporter aux législatives. "Le vrai visage de la France, c'est celui d'un pays fracturé comme jamais." C'est le constat sans appel de François Baroin. Selon le sénateur, son camp peut encore avoir une majorité absolue lors des prochaines échéances électorales. "La campagne de la présidentielle a été celle de l'ambiguïté, dominée pendant le premier tour avant tout par les affaires, puis entre les deux tours par le rejet de Le Pen. Il ne faut pas considérer que le deuxième tour reflète politiquement le pays réel", lâche François Baroin, qui "ne doute pas du soutien que (Macron) apportera à notre majorité pour redonner de la force à notre pays". En cas de cohabitation, François Baroin assure qu'il s'agira "d'un partage des responsabilités".