Marine Le Pen

S'extirper de la crise politico-familiale, mettre le cap sur les régionales: pour sa rentrée politique, Marine Le Pen va tenter samedi de tourner la page de mois difficiles pour le Front national, après l'exclusion récente de son père Jean-Marie Le Pen.

Un discours axé sur l’agriculture

A Brachay, village de Haute-Marne d'une cinquantaine d'habitants qui la plébiscite et qu'elle érige depuis 2012 en incarnation de cette «France des oubliés» dont elle se veut le porte-étendard, la présidente du Front national prononcera un discours à 11h30 devant plusieurs centaines de ses sympathisants.

Mais le principal épisode de cette nouvelle saison pourrait déjà avoir déjà eu lieu : Jean-Marie Le Pen a été exclu jeudi 20 août du FN par le bureau exécutif du parti, son instance suprême, qui a ainsi suivi la volonté de la présidente.

Marine Le Pen devrait donc être tentée de regarder devant: dans un entretien au Figaro Magazine, elle indique vouloir axer son discours sur les thèmes de «l'agriculture», en pleine crise de la filière porcine, et du gouvernement qui «ne dirige plus le pays».

Glaner quatre à cinq régions

Le parti nourrit de grosses ambitions pour les mois à venir, entre des régionales de décembre où Marine Le Pen vise «quatre à cinq régions» et la bataille pour la présidentielle 2017 où elle croit en ses chances.

Mais rien ne garantit encore que le film suivra ce scénario idyllique: Jean-Marie Le Pen n'a pas déposé les armes à terre. Il attend de recevoir la décision détaillée de son exclusion, que les dirigeants frontistes doivent finaliser vendredi lors d'un bureau exécutif, pour lancer un recours juridique.

Le « Menhir » n’a pas dit son dernier mot

Le «Menhir» a déjà remporté plusieurs procès intentés au FN contre les décisions du parti le concernant. Il laisse planer deux menaces, celle à court terme de s'inviter lors de l'université d'été du parti les 5 et 6 septembre à Marseille («Il ne peut pas y participer», assure Marine Le Pen), et à moyen terme d'affronter sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen lors des régionales en Paca.

Les dirigeants du FN dans l'attente du prochain coup de celui qui a co-fondé le parti d'extrême droite en 1972, s'accordent, dépités, agacés et fascinés, sur son côté «imprévisible».