REPORTAGE Les soutiens du candidat LR ont appris l'ouverture d'une information judiciaire, ouverte par le parquet national financier, à l'issu de la réunion publique de Maisons-Alfort...
« Bon ça va, il ne va pas au bagne non ? » Ce vendredi soir, à la sortie du meeting de François Fillon à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), les sympathisants de l’ancien Premier ministre préfèrent dédramatiser. Nombreux esquissent des sourires, affichent un air confiant, mais semblent toutefois sonnés. La fête a été gâchée. Pendant que leur favori égrenait à la tribune son programme, le parquet national financier a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs dont aurait bénéficié la famille du vainqueur de la primaire de la droite. Un nouveau coup dur dans la campagne déjà mouvementée du député de Paris.
« C’est dégueulasse ! », s’exclame Nicole, venue de la capitale pour assister au meeting. « A l’Assemblée et au Sénat, c’est monnaie courante de faire ce qu’il a fait. On va le soutenir à fond, ça suffit. Moi je ne suis que sympathisante mais quand j’entends ça, j’ai carrément envie de devenir militante ! », s’emporte la quinquagénaire qui confie soutenir le parti de droite depuis plusieurs années. Un parcours fait « de hauts et de bas », reconnaît-elle.
« Je ne m’y attendais pas du tout »
Ce n’est qu' à la fin du meeting que la plupart des fillonistes venus à Maisons-Alfort apprennent la nouvelle. Frédéric, qui n’avait pas consulté son smartphone de la soirée, fait les gros yeux en découvrant l’information. « Je ne m’y attendais pas du tout. Mais je le soutiendrai quand même. Il y a l’homme et le programme, c’est ça que je retiens », assure-t-il refusant de se laisser déstabiliser. Finalement, cet énième rebondissement, s’il les fait vaciller, ne semble pas totalement désarçonner les soutiens de François Fillon. Ces derniers font bloc derrière leur chef de file préférant louer sa supposée probité.
« Il a toujours eu une image irréprochable. C’est le candidat sans histoires par excellence. Pour moi, c’est improbable qu’il soit coupable. Il ne faut pas oublier qu’il est innocent, jusqu’à preuve du contraire », rappelle Vincent, petites lunettes rondes sur le nez et sacoche sur l’épaule. « Ce n’est pas aux juges de décider à la place des électeurs s'il est coupable ou non », lâche le jeune homme encarté chez les Républicains depuis sept ans.
« Ce n’est pas vraiment une surprise, si ? »
« On savait qu’il n’y aurait pas de classement sans suite, donc ce n’est pas vraiment une surprise, si ? », s’interroge Philippe. Ironie du sort, il est venu parce qu’il voulait « être définitivement convaincu par le candidat ». L’information judicaire ouverte par le parquet financier n’aura pas entamé son enthousiasme.
Pour preuve, à la fin de la réunion publique, il se dit « plus que jamais » certain de voter pour François Fillon au premier tour de la présidentielle. Les spectateurs sortent par petits groupes de la salle. Deux phrases reviennent régulièrement dans les conversations : « ça ne nous empêchera pas de voter pour lui » et « il faut laisser la justice faire son travail.»