Débat présidentiel: Passe d’armes générale à propos de la directive sur les travailleurs détachés
POLITIQUELa question de cette directive européenne a amené Dupont-Aignan, Le Pen, Mélenchon et Macron à s’apostropher…
C’est le sujet qui a le plus provoqué de débat entre quatre postulants à la fonction présidentielle, pour différentes raisons. La question de la suppression ou non de la directive européenne sur les travailleurs détachés a donné lieu ce mardi à un débat dans le débat présidentiel à onze, entre Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Nicolas Dupont-Aignan.
« Du premier jour de mon élection, je supprimerai la directive travailleurs détachés, c’est inacceptable que des personnes viennent de Roumanie, de Pologne, d’Espagne et ne payent pas les charges sociales quand nos artisans, nos indépendants les payent », a déclaré le président de Debout la France sur le plateau de BFMTV qui organise le premier débat présidentiel à 11 candidats.
Il a regretté qu’Emmanuel Macron soit « très clair, il veut maintenir » cette directive, alors interrompu par le candidat de La France insoumise montrant du doigt celle du Front national : « non, vous vous êtes abstenue, vous », a-t-il lancé et alors qu’elle secouait la tête : « vous vérifiez votre vote, vous vous êtes abstenue (…), je vous le dis ».
Mélenchon vs Le Pen
Reprenant la parole après la fin de l’intervention de Nicolas Dupont-Aignan, Mme Le Pen a répondu n’avoir « évidemment pas voté » ce texte au Parlement européen. « Je ne veux pas de cette directive détachement, même si on respecte la loi, je la trouve profondément injuste parce qu’elle crée une priorité étrangère à l’emploi », a-t-elle développé.
S’attirant à son tour la réplique de Jean-Luc Mélenchon : « il fallait voter contre ». « Je lui ai dit qu’elle s’était abstenue, elle en convient, tout me va », a-t-il ironisé, invité à reprendre la parole. Mais, il a maintenu que cette directive allait « détruire notre droit social, je suis élu, plus de travailleurs détachés ! ».
Macron contre Dupont-Aignan
A son tour, le candidat d’En Marche ! a rappelé qu'« on oublie de dire à chaque fois qu’il y a près de 300.000 Français qui sont travailleurs détachés. Donc vous irez leur expliquer les uns et les autres que dès demain c’est fini pour eux ». Devant Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon hochant la tête, il a ajouté que « le problème c’est le travail détaché illégal ». « Non », a réagi la candidate du Front national. « Jamais de la vie, non, Emmanuel Macron, c’est trop facile », a poursuivi celui de La France insoumise.
L’ancien ministre de l’Economie a tenté d’argumenter, s’attirant cette fois les foudres de Nicolas Dupont-Aignan. « Ça ne marche pas », a-t-il estimé tandis qu’Emmanuel Macron défendait sa loi permettant de « contrôler cela en mettant des cartes d’identité dans le BTP ».
Présidentielle: Ce qu'il faut retenir du débat parfois houleux entre les 11 candidats
BILANVous avez loupé le débat ou vous vous êtes assoupis au milieu ? Pas de problème, « 20 Minutes » vous résume l’essentiel des déclarations des 11 candidats à la présidentielle…
Un marathon télévisuel surprenant et parfois tendu. Les onze candidats à la présidentielle ont présenté leurs propositions pendant plus de trois heures, à trois semaines du scrutin. Voici les temps forts de ce premier débat du premier tour qui s’est déroulé mardi en direct sur BFMTV et CNews.
Les « petits » candidats animent le débat
Six candidats n’étaient pas là lors du premier débat le 20 mars dernier, qui n’avait réuni que les cinq favoris dans les sondages. À onze, les échanges ont été plus animés. Premier à prendre la parole selon le tirage au sort, Nicolas Dupont-Aignan, le candidat de Debout la France, a insisté sur ses « convictions gaullistes, sociales » et glissé qu’il a « toujours servi les Français sans jamais me servir », allusion aux affaires de François Fillon.
A l’extrême gauche, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud se sont affichés dans le camp de travailleurs. « Je veux faire entendre le camp des travailleurs, l’intérêt des ouvriers, caissiers, cheminots et j’inclus les chômeurs, les travailleurs condamnés à l’inactivité, les retraités, les indépendants, les artisans étranglés par le capital », a déclaré la candidate LO.
Le souverainiste François Asselineau a de son côté dressé le constat que « les dirigeants français n’ont plus les manettes », insistant sur sa volonté de sortie de l’UE et de l’Otan. « Homme en colère », Jacques Cheminade s’est, lui, élevé « contre tous ces héritiers d’un système usé qui n’ont pas voulu prendre le taureau financier par les cornes ».
Enfin, Jean Lassalle a rappelé ses origines modestes de « fils de berger, frère de berger ». « Je l’ai été moi-même », a-t-il précisé, avant de dérouler un programme de défense de l’échelon communal.
Philippe Poutou superstar
Des onze postulants à la fonction présidentielle en plateau ce mardi, il a été le plus en vue. Philippe Poutou, l’ouvrier girondin, n’a pas hésité à citer nommément François Fillon et Marine Le Pen lorsque le sujet de l’éthique en politique a été abordé. Il a dit du candidat LR qu’il se « sert directement dans les caisses » de l’Etat, ce à quoi Fillon a répondu discrètement qu’il va lui « foutre un procès ».
Sur les réseaux sociaux, Twitter en particulier, le candidat NPA a fait un bond en nombre d’abonnés et s’est retrouvé dans les sujets les plus discutés du site. Une image de lui se retournant vers son équipe a été détournée à plusieurs reprises.
Fillon ciblé sur ses affaires
Il avait été plutôt épargné lors du débat à cinq candidats le 20 mars dernier, mais mardi soir, il n’y a pas échappé. François Fillon, mis en examen mi-mars notamment pour détournement de fonds publics, a été attaqué sur ses affaires par Philippe Poutou, puis Nathalie Arthaud, avant d’être interrogé par Ruth Elkrief. Il faut dire que le thème de la moralisation de la vie politique en faisait une cible de choix, comme Marine Le Pen. Et son anaphore sur le « président exemplaire » n’a pas suffi à faire taire les attaques de ses adversaires.
Marine Le Pen ciblé par Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron
L’ancien ministre de l’Economie a pris à partie la députée européenne sur son programme économique, lui reprochant son aspect protectionniste, le taxant de « nationalisme » : « Ce que vous proposez madame Le Pen, c’est de la baisse du pouvoir d’achat pour les Français. Ce que vous proposez, c’est la guerre économique. Nous ne sommes ni la Suisse, ni la Corée du Sud. Le nationalisme c’est la guerre, moi je suis d’une région qui est pleine de ces cimetières. » Emmanuel Macron faisait référence à la Somme, dont il est originaire, et où s’est déroulée la bataille de la Somme en 1916, lors de la Première guerre mondiale.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas non plus manqué l’occasion de tacler la candidate Front national, qui défendait l’installation de crèches en mairie. « Fichez-nous la paix avec la religion », a lancé l’ancien ministre.
La directive européenne sur les travailleurs détachés fait débat
C’est l’un des sujets qui a le plus fait parler entre les candidats. Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, opposés à ce texte européen, demandent son abrogation ou sa renégociation, quand Macron y est favorable car « on oublie de dire à chaque fois qu’il y a près de 300.000 Français qui sont travailleurs détachés, donc vous irez leur expliquer les uns et les autres que dès demain c’est fini pour eux ».
Le candidat de Debout la France a promis que « du premier jour de mon élection, je supprimerai la directive des travailleurs détachés, c’est inacceptable que des personnes viennent de Roumanie, de Pologne, d’Espagne et ne payent pas les charges sociales quand nos artisans, nos indépendants les payent ». Au passage, Jean-Luc Mélenchon a rappelé à Marine Le Pen qu’elle n’avait pas voté contre au Parlement européen, mais qu’elle s’était abstenue, contrairement au candidat de la France insoumise qu’il s’y est opposé.
Débat télévisé: certains risquent gros, d'autres moins, estime la presse
Présidentielle : le débat du 4 avril
Débat télévisé: la presse espère que le débat ne tournera pas à la cacophonie et estime que les favoris ont tout à perdre et les petits tout à gagner
A quelques heures du débat inédit entre les onze candidats à l'élection présidentielle, la presse espère mardi que le débat ne tournera pas à la cacophonie et estime que les favoris ont tout à perdre et les petits tout à gagner.
"La vraie question est de savoir si ce débat servira vraiment la démocratie ou s'il tournera à la cacophonie", s'inquiète dans Sud-Ouest, Bruno Dive pour qui, comme pour tous ses confrères, "les gros ont tout à perdre et les petits ont tout à gagner", dans ce débat.
Pour Bernard Stéphan, de la Montagne, "les uns risquent gros quand d'autres ne risquent rien" Et dès lors poursuit-il: "ceux qui n'ont rien à perdre, mais rien à gagner, peuvent se permettre d'envoyer toutes les grenades dégoupillées contre ceux qui jouent leur leadership".
Ce qui fait dire à Olivier Pirot, de la Nouvelle République du Centre-Ouest, que ce rendez-vous pourrait se transformer "en un traquenard pour les cinq candidats favoris". "Ils savent qu'une maladresse, un mot de trop sont capables de leur offrir un plongeon dans les intentions de vote", explique Hervé Chabaud, dans l'Union/L'Ardennais.
- "Jour de gloire" -
D'autant que les "petits" prévient Yann Marec du Midi Libre, "seront mordants face aux favoris des sondages". Ce sera leur "instant de gloire" et ils voudront "défier les stratégies des poids lourds", relève Bernard Maillard, du Républicain Lorrain.
Ce sera leur "jour de gloire", titre pour sa part en Une Le Figaro et l'exercice de mardi est "redouté par les favoris", assure le quotidien conservateur dont l'éditorialiste pense qu'"il n'est pas certain qu'à l'issue de ce débat l'électeur soit plus avancé. D'autant plus que chacun des prétendants n'aura que 15 minutes pour convaincre".
"Les + petits+ candidats trouveront dans ce + speed dating+ inédit une formidable tribune médiatique pour séduire et exister aux côtés des + grands+, vieux routiers des plateaux", assure Stéphane Siret, dans Paris-Normandie. Ils vont "bénéficier d'une fenêtre de tir unique", reconnaît Philippe Marcacci, de l'Est Républicain.
"Peut-être au terme de ces échanges, les Français en sauront un peu plus sur la position et la dynamique de chaque candidat", espère François Ernenwein, dans La Croix.
Ce "débat aura au moins un mérite: rappeler que cette présidentielle n'est pas qu'un match à cinq", se réjouit Martin Vaugoude, dans Le Télégramme.
C'est une grande première: à 19 jours du premier tour de la présidentielle, les onze candidats ont rendez-vous mardi soir pour une joute télévisée à partir de 20H40 sur BFMTV et CNews, axée sur les thèmes cruciaux de l'emploi, la sécurité et le social.
Débat de la présidentielle : Emmanuel Macron, l'homme à abattre ?
Les 11 candidats à la présidentielle débattent ce mardi soir à la télévision. Comment Emmanuel Macron va-t-il gérer son nouveau statut de favori et donc de "cible" ?
On le voit depuis quelques jours, dans les meetings, plus le premier tour approche et plus Emmanuel Macron est attaqué. Mardi 4 avril, lors d'un débat télévisé entre les 11 candidats à l'élection présidentielle chez nos confrères de CNews et BFMTV, la feuille de route du candidat est de convaincre, en 14 minutes, et non pas d'attaquer.
"Faire de la pédagogie, renouvellement et rassemblement, voilà l'unique enjeu", explique un proche du candidat d'En Marche ! Facile à dire, plus difficile à faire, car Emmanuel Macron est devenu LA cible. L'avantage ? L'agitation de ses adversaires crédibilise son accession à l'Élysée, "l'agressivité, c'est la preuve que Hamon et Fillon tournent à vide !", ironise un proche.
L'inconvénient ? C'est lui, Emmanuel Macron, qui est dans la lessiveuse, et pas Marine Le Pen. D'où cette modestie un peu forcée dans les colonnes du journal Le Monde : "Je suis un outsider", estime-t-il. Sous-entendu, attaquez-vous au Front national plutôt qu'à moi.
"Banquier, héritier, traître, mondialiste..."
Jusqu'à maintenant, le candidat d'En Marche ! a bénéficié d'un alignement des planètes : de l'abandon de François Hollande à la primaire fratricide du Parti socialiste, en passant par les affaires Fillon. Mais pendant les 20 jours qui restent avant le premier tour de l'élection, il va passer au crash test. Et tout le monde s'y met. Emmanuel Macron est tour à tour "banquier, héritier, traître, mondialiste, homme du système, populiste mondain". À chacun sa flèche, pourvu qu'il soit la cible.
Pour le débat ce mardi soir, la ligne est claire : pas de riposte tant qu'il n'est pas attaqué. Surtout ne jamais tirer le premier. Emmanuel Macron a en tête ce qu'un agriculteur breton lui a dit la semaine dernière : "Moi je vends des patates, dire du mal de la concurrence, ça ne m'a jamais fait vendre un kilo de plus."
"Aujourd'hui, la favorite, c'est Marine Le Pen", selon Macron
Emmanuel Macron le 23 mars 2017 à Dijon.
PRÉSIDENTIELLE - S'il ne cesse de grimper dans les sondages, le candidat d'En Marche! se voit toujours comme "l'outsider" dans la course à l'Élysée.
À trois semaines du premier tour de la présidentielle, la cote de confiance d'Emmanuel Macron a grimpé en flèche à 42% d'opinions positives (+6), selon un sondage Harris Interactive diffusé lundi 3 avril. Un chiffre positif qui vient s'ajouter aux autres sondages le qualifiant pour le deuxième tour face à Marine Le Pen, laissant derrière François Fillon et Benoît Hamon, tous deux représentants des partis historiques de la Ve République.
Pour autant, le candidat d'En Marche! ne se voit pas encore à l'Élysée. "Je suis loin d'être le favori, je reste un outsider", déclare-t-il dans un entretien au Monde lundi 3 avril. "Aujourd'hui, la favorite durable des sondages au premier tour et depuis longtemps, c'est Marine Le Pen", ajoute-t-il.
"Ceux qui disent que Marine Le Pen ne peut pas passer le second tour sont les mêmes qui disaient que (Donald) Trump ne pourrait jamais gagner", poursuit-il. "On a énormément banalisé Marine Le Pen, le fait qu'elle serait au second tour et en même temps on ne veut pas réaliser qu'elle pourrait gagner", estime M. Macron, la voyant comme sa "principale adversaire". "Le débat principal se joue entre elle et moi, c'est-à-dire entre patriotes et nationalistes", analyse-t-il.
La question du vote utile
L'ancien ministre de l'Économie regrette que les candidats socialiste et Les Républicains entretiennent "une confusion très forte" en faisant de lui "la cible principale de leurs attaques". Il repousse par ailleurs que sa popularité serait due à la perspective d'un vote utile.
"Vous pensez une seule seconde que les gens de gauche iront massivement voter François Fillon s'il se retrouve face à Marine Le Pen au second tour? À l'inverse, j'espère que beaucoup de gens de droite comme de gauche iront voter si nous sommes au second tour. À ce moment-là, se posera la question du vote utile, pas avant."
"J'ai rompu avec François Hollande"
Emmanuel Macron rend coup pour coup. Alors que François Fillon le surnomme "Emmanuel Hollande", l'accusant de suivre les idées du président sortant, son ancien conseiller assure : "Pour ma part, j'ai rompu avec François Hollande, car nous avions des divergences de fond. Je remarque, en revanche, que François Fillon, qui pendant cinq ans a été le collaborateur de Nicolas Sarkozy, n'a jamais osé lui dire quoi que ce soit ni prendre ses responsabilités en partant."
"François Fillon est en train de réaliser le rêve de Patrick Buisson de la convergence entre l'extrême droite et une partie de la droite dite républicaine", déclare-t-il également. Le candidat LR revient selon lui "sur tous les fondamentaux de la droite républicaine". Il prédit donc après l'élection "une recomposition entre une partie de la droite et l'extrême droite, que François Fillon le veuille ou non".
Quant à Jean-Luc Mélenchon, qui "mange progressivement" la gauche de Benoît Hamon, il qualifie son positionnement de "gauche conservatrice et plus extrême". L'affaiblissement du PS est-il une bonne nouvelle pour la démocratie ? "Rassurez-vous, la démocratie peut survivre au Parti socialiste !", s'amuse le candidat qui vante son propre "jeune mouvement politique en bonne santé".
"Si je bats Marine Le Pen et que nous arrivons au bout de la recomposition de la vie politique et de notre action, je suis convaincu que la raison d'être du Front national sera très affaiblie", explique M. Macron.
Les abstentionnistes s’organisent pour le premier tour du scrutin
MOTIVÉS MOTIVÉSA quelques semaines du premier tour, ils planifient des actions de terrain pour se faire entendre…
« Il faut montrer à ceux qui votent que nous aussi on se bouge. » S’il y a bien une image que combat Franck Renda, c’est celle de « l’abstentionniste qui reste sur son canapé. » Cet humoriste, très actif sur Facebook, a lancé le mouvement des Bureaux d’abstention.
« C’est une première mondiale. Concrètement, les abstentionnistes peuvent se rendre au bureau le plus proche de chez eux. Nous installerons une urne et préparerons des bulletins "je m’abstiens". C’est l’occasion de discuter ensemble et de montrer que l’offre politique ne nous convient pas. »
Le réseau s’est tissé de semaines en semaines et compte aujourd’hui 70 bureaux, comme à Clermont-Ferrand ou Poitiers. « Je sais toujours quoi répondre aux gens qui ne cautionnent pas l’abstention. Mais quand on me disait "vous, vous ne faites rien pour améliorer les choses", je ne savais plus quoi dire. C’est comme ça que l’idée m’est venue. »
« On s’est dit qu’on allait occuper des places »
Accompagné par un avocat, le mouvement a créé une pétition en ligne pour comptabiliser ses soutiens. Ses membres se sont aussi associés à Antoine Buéno, ancienne plume de François Bayrou et auteur d’un manifeste pour l’abstention. « Il faut que les politiques comprennent qu’on n’est pas d’accord avec ce qu’ils nous présentent. »
A Paris, Génération ingouvernable organise des assemblées et des pique-niques presque toutes les semaines « pour discuter de l’actualité politique », selon Mike, un des coordinateurs. Le mouvement organise aussi des réunions publiques pour décider de la conduite à tenir la journée du 23 avril.
« On s’est dit qu’on allait occuper des places pour que les gens puissent nous rencontrer et qu’on échange ensemble. On ne sait pas encore exactement où on ira. Place de la Bastille, c’est connoté à gauche. Et la place de la République a connu des événements plus tristes. On pourrait aussi retransmettre les résultats sur grand écran », explique Mike, un des gérants du mouvement à Paris. « Avec toutes ces histoires de corruption, on considère les candidats comme dangereux », poursuit le jeune homme qui dit ne plus se reconnaître « dans le processus électoral. »
Le réseau prend forme
« Alors qu’avant les abstentionnistes restaient isolés, on commence maintenant à être en relation les uns avec les autres. C’est sûr, c’est encore embryonnaire, mais nous entretenons cette culture comme une petite flamme », raconte Antoine Peillon, auteur de Voter c’est abdiquer. « Je ne veux plus entendre dire que nous sommes irresponsables. Nous manifestons, faisons partie d’associations et avons des responsabilités économiques à notre niveau. »
A ceux qui l’accusent de faire le jeu du FN, il rétorque qu’il existe une sorte de « vase communicant » entre les deux. « Le FN fait des pieds et des mains pour mobiliser les électeurs abstentionnistes. Ça prouve bien que sans eux, ils ne sont pas si forts que ça. »
Des électeurs frontistes, Franck Renda en a croisé beaucoup lors de ses déplacements. « Un couple de personnes âgées a trouvé notre démarche super. Ils ont dit qu’ils allaient voter une dernière fois Le Pen et qu’ils s’abstiendraient ensuite. Je leur ai suggéré qu’il vaut mieux faire une chose une première fois, plutôt que faire une chose une dernière fois. Ils étaient bouche bée. »
L’organisateur regrette que le vote blanc ne soit pas reconnu. Pour lui, le plus important maintenant, c’est de ne plus passer inaperçu.
Dans une bonne phase, Jean-Luc Mélenchon ne veut pas reproduire les erreurs de 2012
PRESIDENTIELLELe candidat de la France insoumise connaît la même dynamique depuis deux semaines, qu’après sa marche du 18 mars en 2012…
Mélenchon 2012-2017, même campagne pour le même résultat ? Il y a cinq ans, dans la foulée de son rassemblement réussi entre la place de la République et celle de la Bastille à Paris, le député européen avait connu un essor dans les sondages, lui promettant jusqu’à 17 % d’intentions de vote. Au soir du premier tour, il se plaçait finalement à la quatrième place, avec 11,1 % des votes.
Rebelote dans les temps de passage au printemps 2017. Sa marche de Bastille à République a connu le même succès, doublé d’une prestation jugée réussie lors du débat du 20 mars entre les cinq premiers candidats dans les sondages. Depuis, Jean-Luc Mélenchon a fait un bond dans les enquêtes d’opinion, doublant Benoît Hamon, le candidat du Parti socialiste.
Vendredi, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Point, le représentant de la France insoumise était à 16 %, et ce lundi, selon Opinionway-Orpi pour Les Echos et Radio classique, il est à 15 %. Mais cette fois, l’équipe de Mélenchon veut éviter le coup de mou dans la dernière ligne droite.
Un contexte et une organisation plus favorable
Il y a cinq ans, le candidat du Parti socialiste s’appelait François Hollande, et il n’y avait pas d’Emmanuel Macron pour capter une partie de l’électorat de gauche. « Le vote utile jouait en faveur du PS, et Hollande était le favori. Cette conjoncture a été le drame de Mélenchon, et Hollande a prononcé le discours du Bourget, avec ces marqueurs de gauche, pour tuer la dynamique de l’ancien sénateur », rappelle Rémi Lefebvre, enseignant en Sciences politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS.
Un quinquennat plus tard, Mélenchon a conservé « un socle de gauche critique tout en siphonnant une partie de l’électorat Hamon. Mais comment aller plus loin ? Il apparaît encore très clivant », s’interroge le politologue, pour qui l’eurodéputé a « peut-être fait le plein, à moins de grignoter encore sur Benoît Hamon ».
Du côté de la France insoumise, c’est ce plafond que l’on tente de briser, explique Raquel Garrido, l’une des oratrices nationales : « En 2012, nous faisions campagne en s’appuyant sur un cartel de partis, le Front de gauche. Nous avons tiré le bilan des limites de ce type d’organisation, qui donnait l’impression qu’on était dans un combat classique entre les forces politiques de la Ve République. » Charlotte Girard, coresponsable de l’élaboration du programme, confirme : « Il y avait une perte d’énergie, parce qu’on était un cartel d’organisations. Ce n’était pas une structure légère, pour prendre une métaphore militaire. Aujourd’hui, nous sommes bien plus réactifs, notamment grâce aux réseaux sociaux, force de frappe très importante. »
Emancipé des négociations d’appareil, Mélenchon veut cette fois parler un peu à la droite (« Il y a des gens de droite qui, dégoûtés par Fillon, préfèrent voter pour moi », a-t-il dit au JDD) et, surtout, dans les trois dernières semaines qu’il reste avant le premier tour, aux abstentionnistes et à ceux qui n’ont pas choisi, lançant lors de son meeting à Châteauroux dimanche qu’il veut « faire de la France indécise une France insoumise ».
Des choix de communication différents
Moins « bruit et fureur », plus Bernie Sanders (candidat à l’investiture démocrate aux Etats-Unis, battu par Hillary Clinton), ce pourrait être le crédo de la com’ Mélenchon dans cette campagne. « On a bien réfléchi à tout ça. Nous avons tiré les leçons de la campagne de 2012. J’ai 65 ans. L’âge a son influence sur moi. Je suis plus détaché », explique le candidat dans le JDD. Se poser en vieux sage donc, manière de se prémunir de coups de colère néfaste à son image.
« La personnalité de Bernie Sanders (75 ans), le rôle qu’il a joué dans la campagne américaine et qu’il continue de jouer, celle de figure tutélaire du sage à laquelle les gens font confiance, ça a fini de convaincre ceux qui pensaient que l’âge de Jean-Luc serait un problème », embraye Raquel Garrido. Résultat en Une du JDD du 2 mars, cette accroche signée Mélenchon, qui se félicite de son choix de communication : « Je deviens une figure rassurante ».
Les derniers meetings seront aussi menés d’une autre manière dans le sprint final, par rapport à 2012. Mélenchon ira de nouveau à Toulouse et Marseille. Il sera dans la ville phocéenne dimanche 9 avril. Le 14 avril 2012, le natif de Tanger prononçait sur les plages du Prado une ode au multiculturalisme : « Écoutez Marseille qui vous parle, Marseille vous dit que notre chance c’est le métissage et depuis 2.600 ans nous sommes du parti qui se dit content d’être mélangé ».
Le thème (et le lieu, la Canebière pour 2017) sera différent cette fois-ci. « En 2012, c’était un message aux deux rives de la Méditerranée, sur une tonalité très fraternelle, très antiraciste. Nous verrons pour dimanche, Jean-Luc Mélenchon choisit ses thèmes au dernier moment. Mais nous cherchons à ne jamais rééditer les événements pour qu’ils soient incomparables », décrit Charlotte Girard. Rémi Lefebvre a lui son idée sur la nouvelle tonalité retenue par le candidat de la France insoumise : « Il n’ira pas sur le registre multiculturaliste. Il va plutôt essayer de jouer celui de la nation, pas de la gauche "mondialiste" ».
Un candidat plus frais ?
Ça semble un détail, mais Jean-Luc Mélenchon avait souffert physiquement dans la dernière ligne droite en 2012, et avait été inaudible dans les derniers jours de la campagne. La fatigue resurgit aujourd’hui : « Ami, je te demande amicalement de te taire car sinon, je perds le fil de ce que je dis. Je suis très fatigué », a lancé le candidat à un militant en marge du meeting du candidat à Châteauroux dimanche, comme l’a noté l’AFP.
« En 2012, ça avait été très compliqué parce qu’il y avait un état de fatigue absolument redoutable, du candidat comme des équipes. On a essayé d’anticiper le coup », explique Charlotte Girard. Concrètement, cela signifie que Mélenchon aménage son agenda, se fait représenter plus souvent par ses orateurs nationaux comme Alexis Corbière, « qui joue un rôle de quasi-binôme dans les tâches médiatiques », et fait une croix sur certains déplacements, comme auprès des Guyanais, « qui auraient pu attendre une visite de sa part, mais c’est une manière de dire, "écoutez, il faut une efficacité sans faille et économiser l’énergie du candidat" », ajoute la juriste de la France insoumise.
Au passage, Mélenchon s’est préservé de la préparation du débat sur France 2 le 20 mars, auquel il refuse de participer, et son équipe compte sur sa stratégie numérique, bien en place via sa chaîne YouTube notamment, pour exister dans les quinze derniers jours, au cours desquelles le vote se cristallise, conclut Charlotte Girard. « Pouvoir compter sur les réseaux sociaux et les apports technologiques pour que Jean-Luc soit présent dans tous les domiciles, cela aide beaucoup, sans requérir sa présence physique. »
ça va mieux...au moment ou François Hollande s'en va !
Par Maurice Leroy porte parole des centristes
On l’avait presque oublié, mais François Hollande est toujours Président de la République ! La fin de son quinquennat est marquée par deux faits : sa disparition quasi-totale des écrans radars ; et la légère embellie de la croissance française. Cinq ans après le désastreux choc fiscal initié par le gouvernement socialiste qui a plombé l’économie française, l’INSEE annonce enfin une timide reprise de la croissance en 2017 : + 0,3 % au premier trimestre et une prévision de + 0,5 % au second. Cette embellie s’explique avant tout par le contexte européen de taux d’intérêts historiquement faibles, de baisse des prix du pétrole et de l’euro. A ce bel alignement des planètes s’ajoute une politique de compétitivité, notamment via le CICE, qui permet à la France d’être dans une bonne dynamique de création d’emplois. Il s’agit désormais de poursuivre l’effort et de transformer l’essai ! Ceci en renforçant encore notre politique de compétitivité et en conservant la maîtrise de nos dépenses. Contrairement à ce que préconisent Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, l’heure n’est pas aux dépenses inconsidérées, sous prétexte que ça va un peu mieux. Il ne s’agit pas non plus de suivre les folles préconisations du Front national qui, par la sortie de l’euro, l’inflation et la flambée des taux d’intérêt qui s’en suivrait, mettrait la France à terre. La reprise de la croissance nécessite des efforts de maîtrise des dépenses publiques et le soutien à la compétitivité de nos entreprises pour qu’elles créent de l’emploi. Cette vision, c’est bien celle de François Fillon !
Par Jean Dionis du Séjour sécrétaire général des Centristes
La campagne présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Dans trois semaines, nous aurons choisi les deux candidats sélectionnés pour le 2ème tour décisif. Or, nous le sentons tous et cela est confirmé par les instituts de sondages, jamais l’élection présidentielle, depuis qu’elle est assise sur le suffrage universel, n’a été aussi indécise. 41 % des électeurs seraient indécis quant à leur choix pour le premier tour de la Présidentielle.
Plus que jamais, nous devons donc ramener le choix de nos concitoyens sur l’essentiel à savoir le choix du chemin qu’ils souhaitent pour la France dans les 5 ans à venir. Pour cela, la seule méthode qui vaille est la comparaison des projets des principaux candidats. Nous nous y sommes astreints pour l’emploi et les retraites. Nous nous proposons de traiter aujourd’hui d’un autre sujet prioritaire pour nos concitoyens : la sécurité.
Faites comme nous le test des cinq programmes (Le Pen, Fillon, Macron, Hamon, Mélenchon) et vous verrez très vite que, s’il y a un sujet où le clivage droite gauche est vivace, c’est bien celui de la sécurité.
Pour François Fillon, pour la droite et le centre, "la première des libertés est le droit à la sécurité et à la tranquillité. Pourtant le terrorisme toujours menaçant, la délinquance qui continue d’empoisonner la vie des français, les casseurs, la fatigue et le ras le bol des forces de l’ordre et des magistrats, tous ces éléments démontrent que la sécurité des français est de moins en moins assurée. Le constat est accablant : 600 000 crimes et délits chaque année dans les années 1960, autour de 3 millions aujourd’hui". Ne plus oser même dire cette vérité, c’est être dans le déni de la réalité sur lequel on ne construit rien de bon. Le régalien est devenu le parent pauvre de l’Etat. Il ne le restera pas. La France a plus que jamais besoin que militaires, policiers et gendarmes, administration pénitentiaire soient dotés de moyens d’action matériels et juridiques à la hauteur des défis et que leur coordination soit renforcée. Ces objectifs, chez François Fillon, sont précis et chiffrés :
Armée : le budget de la défense augmentera progressivement lors du quinquennat avec pour objectif d’atteindre 2% du PIB (45 milliards par an) à la fin de la prochaine loi de programmation militaire.
Police et gendarmerie: 1 milliard supplémentaire sur la durée du quinquennat sera notamment fléché vers des investissements destinés à accroître l'efficacité des forces de l'ordre : moyens technologiques performants, outils informatiques, véhicules, rénovation de locaux vétustes et des casernements, constructions de nouveaux commissariats. Il sera procédé au recrutement de 5 000 agents des forces de l'ordre et à la remise sur le terrain de 5 000 policiers ou gendarmes occupés à des tâches administratives, soit un total de 10 000 agents supplémentaires au service de notre sécurité.
Administration pénitentiaire : on procèdera à la construction de 16 000 places de prison en séparant les primo-délinquants, et notamment les mineurs, des autres détenus.
Justice : les moyens humains (300 postes) et le budget de fonctionnement de la Justice seront renforcés à raison d'une augmentation de 1,5 milliard d’ici la fin du quinquennat. Cet effort sera accompagné par le développement d’une informatique alliant qualité et sécurité en matière de gestion et de communication avec les justiciables sur l'ensemble du territoire.
L’effort en vue d’un renforcement global et cohérent de la chaîne régalienne est sans précèdent.
Mais la lutte pour la sécurité n’est pas qu’une question de moyens. "La délinquance est aussi la conséquence d’absence de sanction, de vision globale, d’intégration et de confiance dans les acteurs de terrain. La loi du 15 août 2014 de Christiane Taubira a officialisé la quasi impunité des délinquants. Le laxisme érigé en politique pénale ça suffit! Sait-on que beaucoup des infractions jugées les moins graves ne sont même pas poursuivies ? La seule stratégie possible est de redonner son efficacité à la chaîne de la sécurité en renforçant chacun de ses maillons, à tous les niveaux".
Là encore, le changement proposé est fort : "Pour les délits du quotidien qui nous empoisonnent la vie, la tolérance zéro sera la règle: - transformer les petits délits du quotidien en contraventions avec paiement immédiat ou retenue sur les prestations sociales - appliquer la tolérance zéro pour la fraude dans les transports en commun - punir systématiquement par ordonnance pénale (amende) l'usage de stupéfiants - expulser les trafiquants de drogue de leurs logements sociaux.
Les peines planchers en cas de récidive seront rétablies et la loi fixera des peines minimales pour les crimes et délits les plus graves. La libération conditionnelle ne pourra plus intervenir qu’aux trois quarts de l'exécution de la peine et l’automaticité de sa réduction sera supprimée".
Finalement, en ce qui concerne la sécurité, on retrouve la grille d’analyse constatée pour l’emploi et les retraites.
L’extrême droite est dans son obsession de recherche de boucs émissaires. Elle en a trouvé deux : l’Europe et l’étranger. Ses propositions sont dangereuses notamment pour la paix civile en France.
La gauche est dans le déni de l’ampleur de la souffrance au quotidien que fait subir la délinquance à nos concitoyens, notamment aux plus modestes d’entre eux.
Emmanuel Macron est dans les demi-mesures et dans la continuité de la politique actuelle de François Hollande.
Or, la situation de la France en matière de sécurité dans toutes ses dimensions (lutte contre le terrorisme, délinquance de la vie quotidienne,….) exige une alternance forte. Un seul candidat la propose, François Fillon.
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Prévention et santé.Insertion de personnes en détresse sociale. Intervenant sur les problèmes d'addictologie.(alcool, drogue)
Photographe amateur.
Membre du bureau départemental et national fédération UDI de la Somme
Président de la Croix Rouge locale de Ham (80)
J'ai écrit un livre paru en 2005 *Une Vie Autre et Nouvelle* édité par la Société des Écrivains.
Président de la Croix Rouge de Ham (Somme)
Membre du Conseil d'Administration Alcool Assistance (Somme)
Secrétaire adjoint du bureau départemental de la Somme
Membre du CCAS de HAM Somme